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Témoignage des organisateurs du Jardin Sonore Festival

La 4ème édition du Jardin Sonore Festival résonnera du 21 au 24 juillet 2021 à Vitrolles (13), au cœur de la Provence et de son splendide patrimoine naturel.

Sont à souligner les nombreux efforts, menés par Village 42 (société organisatrice de concerts et d'événements musicaux) et la municipalité de Vitrolles, toutes deux organisatrices de ce festival, afin de rendre possible sa tenue en cette année très spéciale.

Nous avons recueilli le témoignage de Claire Chastenet, chargée de production sur le festival. Elle nous a notamment fait part des différentes réflexions, ayant conduit au maintien de cette 4ème édition du Jardin Sonore Festival.

IB : Quelle a été votre réaction à l’annonce du gouvernement sur le maintien des festivals 2021, sous certaines conditions (Jauge limitée, protocole sanitaire obligatoire, etc.) ?

CC : Dans un premier temps, nous avons trouvé qu’il y avait un manque de précisions sur de nombreux éléments (autorisation ou non de buvettes, manque de précisions sur les aides de l’état, possibilité de jauge debout ou non…). Ces données inconnues ont rendu compliqué notre réflexion quant au maintien ou à l’annulation du festival. Peu à peu, nous avons pu obtenir des réponses à certaines de nos interrogations et avons eu la chance de pouvoir repenser intégralement le festival.

IB : Pourquoi avoir souhaité maintenir votre festival malgré les contraintes ?

CC : Maintenir cette édition a relevé du défi !

Nous avons dû changer de lieu. Fini le stade où nous devions accueillir 7 000 personnes en debout, cap sur le parc où nous accueillerons 1500 personnes en assis.

Nous avons également dû modifier notre programmation. Qui, d’une part, n’était plus envisageable avec une recette billetterie divisée par plus de 4. Et qui, d’autre part, était constituée de plusieurs artistes internationaux qui n’étaient donc pas sûrs de pouvoir se rendre sur le territoire français. Mais sortir une programmation même quasi exclusivement française, n’a pas été chose aisée !

De nombreux festivals annulant leurs édition 2021, les tournées des artistes se sont trouvées privées de nombreuses dates. Obligeant les productions à annuler d’elles-mêmes de nombreuses tournées.

Alors pourquoi avoir maintenu cette édition malgré tout ça ? Parce qu’il nous tenait vraiment à cœur de retrouver ces moments de communion qui rendent magique notre métier. Même masqués, même distanciés, même testés ou vaccinés…l’important est de pouvoir enfin se retrouver.

IB : Qu’avez-vous mis spécifiquement en place pour cette édition 2021 ?

CC : Nous avons développé de nouvelles offres en termes de billetterie, en proposant des échelonnements de paiement, en rendant possible le partage de la facture entre amis (1 seule réservation mais chacun paie sa place) et nous avons repensé notre politique de remboursement.

Nous avons bien évidemment des frais supplémentaires inhérents aux adaptations du protocole sanitaire. Location de gradins, de distributeurs de gel hydroalcoolique, de masques, de gants...

Nous avons également des frais de personnel supplémentaires : une responsable « COVID », des serveurs supplémentaires pour le catering (les buffets étaient interdits...). Nous avons également en tête que nous aurons peut-être cette année plus que d’habitude des remplacements de personnel à trouver en dernière minute...

IB : Comment les festivaliers ont-ils accueilli cette nouvelle ? et les bénévoles ?

CC : L’annonce du maintien du festival a ravi nos festivaliers et nos bénévoles. Mais a également soulevé beaucoup de questions sur le protocole sanitaire. Nous tâchons de répondre au mieux à leurs interrogations.

IB : Sur la partie bénévole, avez-vous pu constater des difficultés particulières ? Si oui, quelles sont-elles ?

CC : Certains bénévoles n’étant pas vaccinés, il va se poser la contrainte des tests COVID à refaire toutes les 48H pendant la semaine de montage, d’exploitation et de démontage. Mais la lourdeur de ce protocole sanitaire est le prix à payer pour avoir enfin le droit de se retrouver.

IB : Une fois le COVID#19 derrière nous, pensez-vous que les organisateurs de festivals conserveront des modes de gestion adoptées pendant la crise ?

CC : Cette crise aura encore augmenté d’un cran notre adaptabilité, déjà très importante dans ces métiers. Prévoir l’imprévisible c’était déjà notre métier mais aujourd'hui plus que jamais…

Les évolutions en termes de billetterie seront toutefois un effet secondaire positif du COVID.

Nous conserverons peut-être encore un temps la prudence que nous avons depuis 1 an et demi, à envisager nos évènements, différents scénarios, différentes jauges …

Mais nous serons bien sûr heureux d'abandonner au plus vite cette lourdeur « Covistique » et retrouver un peu de légèreté dans nos quotidiens non masqués.